jeudi 13 mai 2010

Marion et son étrange destin (histoire anglaise)

Il n'y a pas une journée où je ne pense à revenir écrire quelques mots ici ! Pas une journée non plus où je ne lis quelques pages d'un Lisette (pas la peine de faire précéder le nom de la revue de l'adjectif "vieux" !). Voilà pourquoi je prends le temps de venir aujour'hui :

Marion, vous souvenez-vous d'elle ? La pensionnaire modèle du "college" anglais de Marvin, la fille de l'actrice française Hélène Lutèce, l'amie de Kate, et l'ennemie de la méchante Virginia ?

Pas moyen de trouver trace des auteurs (de l'auteur ?). D'un côté je suppose qu'il s'agit d'une traduction d'une histoire dessinée pour paraître dans une revue anglaise pour fillettes. D'un autre côté, l'identité au moins à moitié française de Marion (il n'est jamais fait mention de son père) laisse penser qu'l s'agit d'une histoire conçue pour les petites Françaises.

Les histoires sont des histoires de filles en pensionnat comme il s'en écrivait tant à cette époque en Grande Bretagne (je pense en particulier aux romans de Mabel Esther Allan), mais l'excellent dessin nerveux, incisif, sensible, faisant appel au clair-obscur, en dramatise la banalité.

14 commentaires:

  1. Votre article sur Marion est ma madeleine de Proust du jour!Marion ,Kate et Laurie et Virginia Lancing!je n'ai jamais parlé de çà depuis 1963!!

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  2. Plus de details :je vais vous étonner!je suis un homme!un petit garçon en 62! qui lisait LIsette en 62 et qui adorait Marion ,mais surtout Laurie dont je devais etre amoureux avec ses nattes!!
    L'histoire restitue bien l'Angleterre car apres avoir visité ce pays des dizaines et des dizaines de fois et relu recemment partie de la BD ,j'ai trouvé que la circulation à gauche ,les maisons (le cottage de Helene Lutece),les colleges ou les directrices "engagent " leur personnel ,la petite route de campagne ou Virginia envoie Marion à la ferme avec un paquet de chiffons et le bus stop tout cela fait tres british.

    C'etait en fait une serie d'episodes plus qu'un
    récit construit.A ma connaissance ,il y avait:

    1)arrivée de Marion,mysteres au sujet de sa naissance ,elle est le s ouffre douleur de Virginia Lancing ,personnage que j'adorais aussi ,car comme disait ce vieux Alfred (Hitchcock) plus le méchant est réussi...ET Virginia était méchante ,jalouse ,vaniteuse,calomnieuse,en fait le prototype de Nellie Oleson dans "la petite maison dans la prairie" !
    Helene Lutece ,bizarrement n'apparait que dans cet episode cendrillonesque ;je pense que le pere de marion n'approuvait pas la carriere de sa femme et avait du la lui enlever ,ce qui explique qu'une fille de star se retrouve "fille de l'orphelinat" comme disait cette chere Virginia.

    2)Marion prend la defense de Christine ,persecutée par V. ,et lui fait gagner un prix

    Le trio Marion/Kate/Laurie se forme ,la troisieme pièce rapportée quasi absente du premier episode apportant une fantaisie manquant aux deux premieres trop "élèves modèles

    3)Une prof impose une discipline quasi-militaire à la classe de marion.Elle a en fait un grand coeur

    4)Camping intermede troublé par des ..contrebandiers!liaison avec l'episode suivant car la monitrice....

    5)..va se marier et a choisi le trio pour demoiselles d'honneur au grand dam de Virginia qui ose insinuer que la demoiselle a un autre homme !shocking!

    6)mon épisode préféré (toujours en 2010 avec le premier) est centré sur Laurie amie de la nature qui a reçù (en 1962!!!) un magnéto qui me faisait baver d'envie !

    7)Marion doit accueillir une fille chic Diane qui a une belle mere horrible (dit-elle) mais...
    Diane et Virginia ne tardent aps à s'assembler

    8)Helene Lutece (qui n'apparait pas) donne des ecuries à Marvin mais une mono mlhonnete veut tout faire capoter .marion veille sur les interets de sa mere

    9)Les vacances de Marion la voit avec une bande de garçons arrivés par erreur et ça commence mal
    Les premiers échanges scolaires à une époque ou ils devaient etre rares

    Plus tard ,Marion aura d'autres petites aventures circa 64-65,mais je ne lisais plus Lisette (remplacé par Salut Les Copains)mais je n'avais pas oublié Marion.

    Pourquoi celle -la? ce n'est pas au niveau de mes bd passions comme Tintin ou Blake et Mortimer.En fait je pense que si Marion fonctionne bien au niveau nostalgie (mme pour un garçon ,meme si Laurie par bien des cotes apparait comme un garçon manqué)c'est que le milieu scolaire nous est familier et il est peint en rose bonbon qui par récurrence enjolive notre propre passé scolaire dans le prisme de la bonté de l'amitié et de tout-s'arrange -à la-fin.

    Qui a écrit ça? Comme vous j'aimerais bien le savoir mais nous ne la saurons sans doute jamais;je pense que la precision des descriptions (uniformes,prefetes,profs en toge ,etc)tend à faire pencher la balance du coté d'une histoire anglaise traduite en français remaniée (dans la V0 supposée Marion n'est peut etre pas française????)

    Je suis avant tout un chroniqueur de films (sur l'imdb) et je n'aurais jamais cru que j'aurais envie d"écrire ce soir sur une BD oubliée depuis a long time ago.

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  3. Alors là, je suis baba, scotchée, la mâchoire par terre ! Quoi, un hom-me, ici !

    Et puis quel homme !!! Un spécialiste de Marion, qui cite dans l'odre toutes ses histoires ! Je n'en reviens pas ! (Mes élèves de 2010 diraient : "j'hallucine !").

    Allez avouez-nous : Même si vous rêviez des tresses de Laurie, Marion faisait-elle fantasmer le jeune garçon que vous étiez ? Il y aurait eu de quoi, elle était (et est toujours, pour une éternité de papier) vraiment très jolie...

    Comment en étiez-vous arrivé à être un lecteur régulier de Lisette ? Sans doute une ou des soeur(s)? Savez-vous si elle ces histoires lui parlent encore ?

    Vos réflexions sont très justes, mais c'est tout de même dommage de ne peut-être jamais connaître ne serait-ce que le nom de l'auteur de ces pages assez palpitantes...

    Merci en tout cas pour votre témoignage !

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  4. En fait c'est ma grand-mère (!) qui le lisait -peut-etre l'avait elle lu étant jeune - et m'a initié à ce journal pour filles .

    Apres avoir racheté des numeros sur ebay ou price minister par pure nostalgie ,je me suis aperçu que la plupart des hero(ine)s de Lisette (Mick et Mack et leurs ennemis jumeaux ,version du pauvre des Dupondt enfants et fort peu comiques -n'est pas Hergé qui veut-,Cendrine,Maxime et même Jocy reine de l'eau (sic) dont j'étais aussi amoureux à l'époque) ont terriblement vieilli par rapport à Marion.

    Vous l'avez bien dit ,Marion c'est la dramatisation de la banalité ;Marion (eleve modele ex-Cendrillon ) Kate (sportive)Laurie (originale et fantaisiste ) et Virginia ( mal quasi absolu ;durant les 130 planches de la serie nous ne la voyons pas une seule fois faire du bien)forment quatre stéréotypes qui en fait se limitent à deux :Marion (bien) /Virginia (mal) ;une relecture montre que les deux autres n'ont pratiquement -à part Kate dans le premier épisode- aucun role actif ,elles se contentent d'approuver leur amie ;dans la plupart des épisodes,Marion fait tout toute seule (voir Christine et sa poupée ,la surveillante et son demi-frere ,et les écuries ou pour la premiere fois depuis le premier épisode ,Marion se retrouve seule contre toutes )

    Un élément apparait dans les derniers épisodes :l'élément masculin totalement absent auparavant ;mais ils sont d'abord vus comme des alter egos de Virginia (cousin de Diane pour qui elle est une vache à lait)avant d'avoir enfin droit au chapitre (apres un debut catastrophique ) dans l'épisode des petits français .

    Autre chose qui m'a frappé :les deux monos dans l'episode des ecuries ressemblent aux mauvaises caricatures que l'on fait des lesbiennes :Miss Clapp,forte et bottée ,masculine et cheveux courts ,et sa jeune et jolie assistante ,feminine et en apparence douce et comprehensive.

    Mais Marion avait parfois tendance à m'agacer avec sa façon de se mêler de tout et finalement c'est encore Laurie que je préfère aujourd'hui!

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  5. Il y aurait aussi beaucoup à dire au sujet de la façon dont Lisette a littéralement massacré Bicot (qui lui est bien un personnage américain:Winnie Winkle);si vous faites une page sur lui un jour ,je serai ravi d'y apporter mon témoignage.

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  6. Donc votre grand-mère offrait un journal de fille à son petit-fils ? Intéressante démarche après tout, vu comment ça vous a marqué de façon apparememnt heureuse.

    Mick et Mack : je ne connais pas. Dans les Lisette que j'ai eus petite ils n'y étaient pas (les numéros les plus anciens que j'ai eus entre les mains enfant devaient être de 1964 environ),et c'est seulement depuis très peu d'années que je rachète de vieux albums, en remontant aux années 50. "Mick et Mack" le nom me dit tout au plus quelque chose, s'ils figurent dans des albums en ma possession, je ne les ai pas (encore) lus, donc je n'ai pas été attirée.

    Bicot : idem, je ne l'ai pas lu. Je suis plus centrée sur les années 60-70 que 50. Et de manière générale je me régalais essentiellement (et me réglae toujours) des histoires de filles pseudo-réalistes.

    Votre expertise sur Marion est incroyable, si je reconnais les histoires dont vous parlez, je serais bien incapable de les citer dans l'ordre comme vous le faîtes. Votre connaissance est stupéfiante !

    Moi aussi je la trouve un peu trop parfaite la jeune Marion, quoique en y pensant je me rappelle soudain que vers la classe 5e, il y avait une fille assez parfaite dans ma classe avec un physique en tous points conforme à celui de Marion ! Anne Chaumont, je peux bien la nommer, vu le caractère positif de mes propos, et puis beaucoup d'autres Anne Chaumont pourront peut-être se laisser flatter par mes propos dans la foulée... Je me demande ce que celle dont je parle est devenue... Mais ne mélange pas tout !

    Pour en revenir à Marion, est-ce que j'ai rêvé ou bien vers le début des années 70 on la retouve pour des épisodes plus modernes, dessinées par quelqu'un d'autre, dans Lisette Magazine ? Est-ce que ça vous dit quelque chose ou je confonds deux histoires ?

    Je vais essayer de scanner quelques planches. J'aimerais avoir BEAUCOUP plus de temps à consacrer à parler de Marion, et des autres histoires dans Lisette, à bientôt !

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  7. Dans les années 70,je ne lisais plus Lisette depuis belle lurette et je n'aurais pas idée d'acheter des numeros que je n'aurais pas lus enfants.A cette époque je lisais "rock and folk"!
    Je me rappelle deux histoires de Marion parues par la suite en 64 :l'une raconte une histoire d'écuries et fait réintervenir miss Clapp (quel nom!)et l'autre une histoire de princesse d'un pays imaginaire ;le charme s'était évaporé ,bien qu'une partie des phrases fût en anglais -pour faire progresser les petites filles?- de plus ,plus de Virginia et bien peu de Laurie.

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  8. C'est-à-dire que quand j'ai fini de relire les Lisette que je lisais enfant, je me retrouve ... en manque ! Il faut dire que je n'aime pas que les personnages et les histoires, j'aime tout le contenu éditorial, vraiment tout ! Alors le remède le moins désagréable à ma sensation de manque c'est de m'attaquer aux Lisette que je n'ai pas lus enfant.

    Sinon figurez-vous que moi aussi je suis passée à Rock et Folk un peu plus tard (à partir de 14-15 ans), revue pour laquelle j'ai eu une passion BEAUCOUP plus dévorante, pedant au moins 15 ans, que pour Lisette, mais dont j'ai à présent BEAUCOUP moins la nostalgie (pour ne pas dire presque pas du tout). Bizarre comme on change...

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  9. Bonsoir

    Les pages 23 et 24 que j'ai retrouvées depuis peu sur price minister nous apprennent beaucoup de choses sur Marion:

    -son père est mort de tuberculose
    -sa mere souffrant du meme mal a dû s'éloigner de sa fille pour ne pas la contaminer.

    Ceci explique difficilement le debut de l'histoire :il n'y avait aucune raison pour que Helene Lutece se cache de sa fille..

    Encore plus intéressant:le sauvetage de Marion avec la corde ,n'est ce pas une métaphore du cordon ombilical???Merci Sigmund.

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  10. Bonjour,

    Je ne sais pas très bien comment marche un blog, mais je tente ma chance .... Ma Maman avait collé dans son cahier de cuisine d'adorables de petits marmitons que j'aimerai retrouver (ou en connaître l'illustrateur)je ne sais s'ils paraissaient dans Lisette (1èr période 1925 1940) ou dans La semaine de Suzette ou autre .... Cela parle-t-il à quelqu'un sur ce blog ???? J'essayerai de joindre une image la prochaine fois
    Merci de votre réponse lakadick@gmail.com

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  11. Bonjour Savalli,
    Votre question est tout-à-fait bienvenue mais hélas ces petits marmitons dont vous parlez ne me disent rien, tout simplement parce que je suis née en 1961 et que je n'ai donc pas connu cette période. Il en va de même des autres lectrices de Lisette et visiteuses de ce blog puisque nous parlons surtout de la période que nous avons connue (1960-1973).
    Nénmoins je suis certaine qu'en continuant vos démarches vous finirez par trouver. c'est en tout cas la satisfaction que je vous souhaite !

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  12. Bonjour,

    Ce porst semble assez vieux, mais j'ai besoin de votre aide ! Je m'apelle Marion :). Eh oui, je porte ce nom parce que ma maman nostalgique de sa petite Marion de Lisette. J'ai acheté plusieurs de ces magazines mais jamais je n'ai pu trouver cette petite Marion, je suis donc a la recherche d'une image. Curieuse de savoir pourquoi Marion a autant marqué ma maman.

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  13. Bonjour Marion , il semble que ce prénom soit de plusieurs époques, la plus jeune dans un magazine Lisette petit format. Bonne recherche. Amicalement . Françoise L.

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  14. Non, je ne trouve vraiment pas si extraordinaire que des garçons aient pu lire et apprécier Lisette. Ma sœur aînée de six ans l'achetait entre 1961 et 1964-65. Le soir, j'allais dans son lit et elle me lisait les histoires. C'était délicieux. Je me souviens du Pirouette Circus, la petite nageuse qui rêvait de devenir ballerine (dans Jocy), Robert Dansler... Lisette a certainement participé à ce que j'apprenne à lire avant le CP. Ce magazine "pour filles" m'a beaucoup marqué, j'en aimais beaucoup le côté déjà un peu désuet à l'époque, avant sa "modernisation" vers 1968-69, j'en ai gardé une grande nostalgie. Il y a quelques années, j'avais trouvé lors d'une foire aux livres anciens dans un village de la Drôme trois albums des années 62-63 que j'avais lus dans mon enfance, mais je n'ai pas eu l'idée de les acheter, je m'en suis voulu. Mais l'année suivante, le même marchand était à nouveau présent à cette foire aux livres et, c'est extraordinaire, avait toujours les trois albums. Je ne les ai pas laisser passer cette fois. Je vais avoir soixante ans et c'est une profonde détente pour moi de me replonger de temps en temps dans la lecture de ces pages et dans mon enfance...

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